馬克龍3月22日接受法國電視臺(tái)采訪(文字稿)
Emmanuel Macron
interviewé le jeudi 22 mars 2023 à 13h?par?
Marie-Sophie Lacarrau (TF 1) et Julian Bugier (France 2)
(中文翻譯有機(jī)會(huì)加上)
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Marie : Bonjour, Monsieur le Président. Merci de nous recevoir à l'Elysée avec Julian Bugier. Bonjour Julian.
Julian : Bonjour Marie-Sophie. Bonjour Monsieur le Président, vous savez que votre parole aujourd'hui est particulièrement attendue.
Marie : C'est la toute première fois que vous vous exprimez depuis le recours au 49.3 et depuis que cette réforme des retraites a été adoptée par le Parlement, elle est très contestée dans la rue. Première question, donc est-ce que ce texte entrera en application comme prévu au 1er septembre ?
Macron : Bonjour et bienvenue. Je suis heureux de pouvoir en effet répondre à vos questions. écoutez, ce texte il va poursuivre son chemin démocratique et a été préparé par le gouvernement après des mois de concertation. Il a été ensuite porté par le gouvernement qui l'a modifié après ses concertations au Parlement, il a donné lieu à 175 heures de débats. C'est le texte issu du chemin parlementaire, enrichi par les parlementaires, qui a été adopté dans la commission mixte paritaire (CMP) puis voté par le Sénat, et en effet qui a été adopté par l'Assemblée suite à l'utilisation de l'article dit 49.3 et donc par un vote, d'une motion de censure contre le gouvernement qui a échoué. Il est aujourd'hui devant le Conseil constitutionnel, et donc il faut maintenant attendre que le Conseil constitutionnel se prononce. Et c'est à l'issue de cette décision que j'aurais promulgué un texte et donc il permettra de faire évoluer les choses pour vous…
Marie : Tenez-vous à cette date du 1er septembre tenez-vous à cette date.
Macron : Je pense que pour que les choses rentrent en place, à la fois pour que d'ici à la fin de l'année pour près de 2 millions de nos compatriotes, 1 800 000 exactement et puissent avoir leur pension qui commence à être augmentée, environ 600 euros par an en moyenne pour ces 1 million 8, pour que en effet on commence à décaler l'age légal de 3 mois par an progressivement, et qu'on accélère les l'augmentation du nombre de trimestres à travailler jusqu'à 43 ans à horizon 2027 - et bien il faut que ?a rentre en vigueur d'ici à la fin de l'année. Mais maintenant, au moment où je vous parle, il faut attendre la décision du Conseil.
Julian : Alors on va parler de la crise sociale dans notre pays qui est fort, on va parler de la crise politique évidemment l'Assemblée nationale et de ce qui s'est passé. D'abord, je voudrais vous faire réagir sur des propos que vous avez tenus qui ont pu choquer certains, c'était hier devant les parlementaires, vous avez dit ? la foule n'a pas de légitimité face au peuple qui s'exprime à travers les élus ? et ?a veut dire à vos yeux que le mécontentement qui s'exprime dans les rues aujourd'hui les manifestants sont illégitimes.
Macron : Non, pas du tout, et merci de me permettre de clarifier cela parce que j'ai des choses hier précises à des parlementaires qui ont subi des agressions inacceptables depuis ces derniers jours.
Et je vous le dis ici avec beaucoup de solennité, nous sommes une grande nation et un vieux peuple, qui se dote de responsables qui ont une légitimité politique : président de la République, des parlementaires, sont élus par lui. Il y a des légitimités qui existent : les syndicats ont une légitimité quand ils défilent, qu'ils manifeste, ils sont en opposition à cette réforme. Je les respecte : il défendent leur point de vue, et d'ailleurs c'est protégé par la Constitution, le droit de manifester pétition. Il y a légitimité.
Et d'ailleurs le gouvernement comme le Parlement a essayé de tenir compte de ces manifestations et d'intégrer une partie. On y reviendra.
à c?té de ?a, je vous le dis, dans le moment que vivent nos démocrates, quand des groupes utilisent l'extrême violence pour agresser des élus de la République qu'ils soient parlementaires aujourd'hui ou maires - malheureusement chaque semaine - quand ils utilisent la violence sans règle absolue parce qu'ils ne sont pas contents de quelque chose, alors là ?a n'est plus la république. La démocratie c'est un ordre…
Julian : Convenez monsieur Président, ce ne sont pas des propos qui sont à même d'apaiser…
Macron : Ce sont des propos qui clarifient, ce sont des propos qui clarifient. Quand les Etats-Unis ont vécu ce qu'ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu'il a vécu. Quand vous avez eu l'extrême violence en Allemagne, au Pays Bas ou, parfois, par le passé chez nous, il faut dire on respecte, on écoute, on essaie d'avancer pour le pays. Mais
Julian : Mais à c?té de ?a il y a un million de fran?ais qui manifestent.
Macron : Oui, ceux-ci il faut les écouter il faut écouter leurs colères et y répondre.
Marie-Sophie : C'est cela parce qu'avec ces propos, vous faites référence au débordement. Mais que dites-vous à ceux qui vont manifester demain 9e journée d'action dans la rue c'est quoi c'est pas la peine d'y aller, il n'y a plus rien à négocier ?
馬克龍解釋退休改革的必要性
Macron : Non, alors je voudrais essayer de te dire d'abord ce que ce texte va faire et pourquoi on l'a fait. Vous savez, au moment où je vous parle, est ce que vous pensez que ?a me fait plaisir de faire cette réforme ?
Marie-Sophie : Dites-le nous.
Macron : Non ! Est-ce que vous pensez que je n'aurais pas pu faire comme tant avant moi mettre la poussière sous le tapis ? Oui ! Peut-être. Mais la réalité, et .
Au moment où moi je suis rentré dans la vie active, il y avait 10 millions de retraités. Il y en a aujourd'hui 17 millions. Dans les années 2030, il y en aura 20 millions. Est-ce que vous pensez qu'on peut continuer avec les mêmes règles ? On rentre de plus en plus tard dans la vie professionnelle. On vit, et c'est une chance, de plus en plus tard.
Nous avons un système par répartition qui fait que c'est nous les actifs qui finan?ons aujourd'hui les retraites. On ne finance pas les n?tres. Donc oui, il n'y a pas 36 solutions si on veut que le régime soit équilibré, il ne l'est plus. Et plus on va attendre, plus il se dégradera.
Donc cette réforme elle est nécessaire, et je le dis aux Fran?ais, ?a ne me fait pas plaisir, j'aurais voulu ne pas le faire mais c'était pour ?a aussi que j'ai pris l'engagement devant vous de la faire, par le sens de responsabilité.
Et c'est l'intérêt général. Qu'est-ce qu'on peut faire face à cette situation démographique qui est la n?tre ? On aurait pu dire on baisse les pensions. La réponse est non. Nos retraités n'ont pas trop de pouvoir d'achat, on ne peut pas baisser leur pension, on va même relever celle des plus modestes.
La deuxième solution ?a aurait été d'augmenter les cotisations des actifs. Nous avons un problème de pouvoir d'achat, en raison de l'inflation.
Julian : Ou des entreprises Monsieur le Président, et de mettre les entreprises à contribution ce qui n'a pas été aujourd'hui dans le financement.
Macron : Non ! Parce que je vais y venir, ce n'est pas comme ?a que marchent les retraites. Les retraites c'est des cotisations des actifs pour les retraités.
La troisième solution c'est de dire au fond, j'acte que mon système de retraites a un déséquilibre et c'est le budget de l'Etat qui va le financer par ailleurs. Et alors comment on fait quand c'est le budget de l'Etat ? Soit on augmente les imp?ts. On est un des pays occidentaux qui a les imp?ts les plus hauts. Moi je crois dans la réindustrialisation du pays, j'espère qu'on y reviendra, on l'a défendu, on est en train de gagner cette bataille, ce n'est pas pour faire l'inverse.
Deuxièmement, on pourrait dire c'est au dépend d'autres priorités. On doit investir dans nos services publics, notre école, notre santé. On ne peut pas prendre cet argent pour le mettre sur les retraites. Et alors . Et qu'est-ce que c'est le déficit ? ?a veut dire de fait que vous choisissez de faire payer vos enfants parce qu'aujourd'hui vous refusez de décider avec clarté et courage.
Regardez, vos collègues du Parisien avait fait cette petite infographie, j'ai eu envie de la convoquer. Nous sommes le pays d'Europe, qui, avec la Suède qui a un autre système et un autre modèle, où l'age légal est le plus bas aujourd'hui. Regardez, tous les autres sont entre 65 et 67.
Marie-Sophie : On entend vos arguments Monsieur le Président. Mais pourquoi est-ce que vous n'avez pas été compris ?
Macron : Mais parce que une volonté, parce que je vous le dis toi sincèrement…
On n'a pas forcément envie d'entendre la réalité mais je vous le dis . Ensuite, il y a une volonté de passer à autre chose chez certains et de ne pas partager cette contrainte.
Julian : Mais peut-on avoir raison 70% des Fran?ais… et peut-on avoir raison seul contre les autres ?
Macron : Je pense qu'on peut prendre ses responsabilités dans un système démocratique où les élections ne sont pas très tardives, ni celles des parlementaires ni celles du Président, et où sur les fondamentaux d'une réforme après il faut la compléter il faut entendre ce qu'il se dit, je vais y revenir.
Je pense que beaucoup de choses qui se sont dites ne sont pas sur les retraites et y compris les colères qui s'expriment aujourd'hui.
Nos pêcheurs par exemple s'expriment à Rennes, ce n'est pas les retraites le c?ur de leur problème, c'est des règlementations, des jugements qui leur tombent dessus. Bon, il faut les entendre et les aider.
Beaucoup des colères qui se sont exprimées ne sont pas que les retraites et je veux y revenir et pouvoir en parler.
Marie-Sophie: On y reviendra.
Macron : Mais notre système aujourd'hui, nous devons le réformer et donc je le fais en responsabilité, par le sens de l'intérêt général.
Il y a une partie des oppositions qui ont eu le sens des responsabilités, et je vous le dis ici aussi, il faut les respecter et les associer. La majorité au Sénat n'est pas une majorité qui soutient normalement le président de la République ni celle de l'Assemblée Nationale. Elle a enrichi ce texte, elle l'a modifié mais enfin elle a adopté quelque chose qui va dans le même sens. Plusieurs élus de l'opposition venant de la droite républicaine ont décidé de voter ce texte et de ne pas voter la motion de censure. Faut les respecter, essayer de les associer aussi. Ils ont le sens des responsabilités. Je regrette qu'aucune force syndicale n'ait proposé un compromis. Et c'est ?a aussi, qu'il faut voir depuis le début. Là où historiquement des forces syndicales pouvaient proposer des compromis, peut-être pas 65 ans, mais 63 ans et demi, ou augmenter la durée. On nous a dit aucune réforme.
Marie-Sophie : Vous n'avez commis aucune erreur ?
Macron : Mais en même temps, je constate qu'il y a une tendance dans notre démocratie à vouloir s'abstraire du principe de réalité. ?a, c'est aussi sans doute les conséquences d'une situation après le covid, ou pour beaucoup de nos compatriotes mais aussi des forces politiques syndicales. Je note que le secrétaire général de la CFDT pour qui j'ai estime et respect, était allé devant son congrès en proposant d'augmenter les durées (Julian : Laurent Berger), il n'a pas été suivi, mais il avait cette volonté de faire travailler davantage. Il nous aurait proposé un compromis, d'ailleurs le gouvernement a changé les choses, on est plus à 65 ans en 2030 mais à 64 ans avec et une accélération de la durée de cotisation. Mais il n'y a pas eu de proposition de compromis. Donc le compromis il a été fait par le gouvernement après ces concertations, il a été fait avec le parlement mais nous devons avancer, parce que c'est l'intérêt supérieur de la Nation.
Et je vous le dit, je vous le dis en responsabilité : moi je ne cherche pas être réélu, je ne le peux pas constitutionnellement. Mais entre les sondages et le court terme, et l'intérêt général du pays, je choisis l'intérêt général du pays, et s'il faut endosser l'impopularité aujourd'hui, je l'endosserai.
Julian : Alors voilà pour la pédagogie l'explication de texte. Aujourd'hui ce qui se passe dans la rue, est-ce que vous craignez un embrasement des mobilisations, un pourrissement de la situation. Qu'est-ce que vous répondez aujourd'hui à, aux Fran?ais qui sont inquiets aussi de cette situation et qu'il a subi, les ordures qui s'amoncellent, les stations essence avec des queues considérables, les blocages.
Macron : D'abord, je le dis, il y a différentes formes de contestation que j'ai pu clarifier à l'instant. Qu'il y ait des manifestations organisées pour dire on est contre, c'est légitime. Et je salue d'ailleurs l'esprit de responsabilité de l'ensemble des syndicats qui, les dits n'ont pas proposé de compromis et ont été contre, avec clarté mais ?a a été fait de manière calme, organisée, ils le feront demain, c'est normal.
A c?té de ?a, il y a des blocages, y'a des violences. Les violences il faut les condamner. Je l'ai dit, ni les factieux, ni les factions dans la République.
Il y a les blocages, les blocages, il faut pouvoir les lever quand ils empêchent l'activité normal et c'est pourquoi j'ai demandé au gouvernement d'essayer au maximum de négocier et ensuite de réquisitionner ce que nous avons pu faire sur les ordures ménagères par exemple dans certaines grandes villes ou sur les raffineries à chaque fois qu'il faut le faire. ?a a commencé et ?a sera fait pour qu'il n'y ait pas de blocage. Souvent ce sont très peu de gens d'ailleurs.
Marie-Sophie : à quand un retour à la normale dans la vie des Fran?ais un retour à l'ordre, même disent certains, est-ce que vous pouvez prendre…
Macron : L'ordre républicain c'est celui que je souhaite. Je prends un engagement sur ce qui dépend de moi, je suis un peu sto?cien en la matière. Donc je pense qu'il faut qu'il y ait un chemin qui soit maintenant trouvé et qu'on se remette autour de la table.
Marie-Sophie : Les Fran?ais commencent à se lasser on l'entend dans nos reportages depuis le début de la semaine.
Macron : Ils ont raison. Donc, je le dis, on ne tolèrera aucun débordement, on fera en sorte qu'une vie la plus normale possible puisse reprendre face à ceux qui bloquent à quelques-uns l'activité.
Et après, c'est aussi à nous, à moi, l'exécutif d'essayer d'entendre la colère légitime, qui n'est pas la violence encore une fois, mais qui s'est exprimée au moment de ces contestations. Alors ces contestations, je veux ici rappeler qu'à chaque réforme des retraites nous les avons, et parfois en nombre bien supérieur. Et dans quelle situation serions-nous si en 1993, en 2003, en 2010, pour ne citer que quelques-uns des exemples des réformes précédents, en 2013, mes prédécesseurs s'étaient arrêtés devant ces contestations en reculant ? On serait dans une situation encore plus critique. Donc, c'est pour ?a que je vous le dis, il faut le faire.
Maintenant, dans cette colère et ces voix, qu'est ce qu'il s'est exprimé ?
D'abord un sentiment d'injustice, que j'entends. Vous l'avez un peu évoqué en parlant des entreprises tout à l'heure. Ce sentiment c'est de dire au fond, c'est toujours nous qui bossons et à qui on demande des efforts. Et c'est vrai qu'avec cette réforme, il ne faut pas se tromper, on demande à nos compatriotes des efforts pour pouvoir financer la protection et la préparation de l'avenir. Et donc il faut entendre ce besoin de justice, et moi je l'entends.
公平的問題:大公司的額外分紅,就業(yè)培訓(xùn)
Au moins deux égards :
Quand on voit des entreprises qu'on a aidées et on continuera cette politique pour l'entrepreneuriat pour l'attractivité parce que ?a permet de réindustrialiser de payer nous rendre plus fort, mais il y a quand même un peu un cynisme à l'?uvre, quand on a des grandes entreprises qui font des revenus tellement exceptionnels et qu'ils en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leur propres actions. Je vais demander au gouvernement de pouvoir travailler à une contribution exceptionnelle pour que cet argent, quand il y a des profits exceptionnels d'entreprises qui sont prêtes à racheter leurs propres actions, que leurs travailleurs puissent en profiter.
Julian : Donc ce qui est lié, c'est juste les superprofits ?
Macron : Non, parce que ette taxation des superprofits, nous l'avons déjà faite pour les énergéticiens, c'est ce que nous avons fait au niveau européen, c'est ce qui nous permet d'ailleurs de financer le bouclier face à l'augmentation de l'énergie et c'est ce qui fait que vous payez par mois une augmentation entre 20 et 30 euros sur l'électricité ou le gaz au lieu de 180 ou 200 euros. ?a, on l'a financé en taxant les super-profits des énergéticiens.
Là je dis, on a des grandes entreprises qui sont en train de racheter leurs actions ont des contributions exceptionnelles, faut trouver la bonne technique, mais faut qu'il distribue davantage alors salariés il faut qu'il y ait une contribution à cet effort du moment.
La deuxième chose, c'est qu'aussi beaucoup de travailleurs disent : ? Vous nous demandez des efforts, et il y a des gens qui ne travaillent jamais et ils ont quasiment la même vie. Voyez ils ont le minimum vieillesse ?. C'est pour ?a qu'il faut très vite engager pour aller chercher toutes celles et ceux qui sont au RSA et les aider à revenir vers l'emploi, les aider et les responsabiliser. Ce sera dans les réforme les plus importantes à venir. C'est à dire : droits et devoirs renforcés pour les bénéficiaires du RSA, mieux les former et les accompagner, régler les problèmes de logement de garde d'enfants, de transport, mais faire revenir à l'emploi des gens qui n'y sont plus parfois depuis des années ou des dizaines d'années, au moment même où on a des besoins. Donc ?a c'est l'injustice en haut et en bas.
Marie-Sophie : C'est ce que vous avancez aujourd'hui pour remettre de l'apaisement, pour apaiser ?
Macron : Ce sont des chantiers que je veux qu'on ouvre parce qu'il y a un besoin de justice.
à c?té de ?a, il y a ce qu'on entend dans la rue, c'est aussi des protestations sur le travail. Beaucoup de gens, à juste titre, dans l'agroalimentaire en Bretagne, dans certains métiers encore postés, dans l'industrie, dans le centre de la France, les métiers aussi, du soin, les éboueurs, les égoutiers: ces métiers difficiles, ils disent ? à 60 ans on a le dos cassé, on est épuisé?. C'est vrai, mais, si on est honnête avec nous-même c'est pas 62 ou 64 ans qui est le problème, le problème il est à 55 ou 58 ans. Le vrai sujet qui a commencé à être ouvert par le gouvernement comme par les parlementaires dans ce texte : c'est celui de l'usure professionnelle et des fins de carrière. Bah celui-ci on doit très concrètement le prendre à bras le corps parce que si on veut donner quelques réponses à cette colère légitime et une réponse efficace, moi je souhaite qu'on réengage avec les partenaires sociaux des sujets très concrets : l'usure professionnelle, la reconversion de fin de carrière. Il y a beaucoup de métiers où il faut passer à 50 ans pour reconvertir.
Julian : Pourquoi avoir attendu si longtemps pour mettre sur la table cette proposition ?
Macron : On a commencé à faire. Et d'ailleurs l'exercice du travail n'ont pas attendu la réforme des retraites, et beaucoup de choses qu'on a fait sur les carrières professionnelles se sont faites durant le premier quinquennat, mais il faut continuer, quand la colère s'exprime il faut aussi l'entendre et accélérer. Donc, l'usure professionnelle…
Julian : La colère s'exprime pour que vous fassiez des propositions supplémentaires.
Macron : Non, je suis en train de vous dire que, on a commencé à faire les choses. Si j'étais là à vous dire on a tout bien fait, merveilleux, vous êtes un dr?le de type vous entendez pas qu'il y a des gens qui protestent et ?a veut dire par là, que quand ?a s'exprime, c'est là aussi où une démocratie elle doit entendre la colère légitime qui s'exprime dans un cadre républicain, et y apporter une réponse. Et donc, je dis juste, ces réponses qu'on a commencé à aborder, elles ne sont pas suffisamment fortes et tangibles, et donc on doit aller encore plus loin. L'usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions.
La deuxième chose, c'est la progression de la carrière. Beaucoup de gens qui manifestent disent : ? Il y en a qui ne bossent pas ?. Et ce que je dis, il faut y répondre par la loi travail et le système de droits et devoirs de formation et accompagnement des bénéficiaires du RSA. Mais ils nous disent aussi au fond : ? Le travail ne paie pas assez ?. Alors là aussi, on dit on a fait beaucoup de choses. On a fait, en 2019, la prime d'activité augmentée de 100 euros au niveau du SMIC. Jamais les Smicards n'ont autant eu leur pouvoir d'achat autant augmenter depuis des décennies. On a augmenté ces 18 derniers mois le SMIC en France de 9,5%. C'est plus que l'inflation. Néanmoins, il faut entendre ce qu nous disent nos compatriotes qui manifestent sur ce sujet, qui n'est pas celui des retraites mais du travail qui doit payer. ?On doit travailler sur les carrières. Ce n'est pas une loi qui doit changer les carrières parce que nous ne sommes pas une économie administrée. Mais il faut remettre sur le terrain le dialogue social pour que les carrières permettent de mieux gagner sa vie.
Premièrement moi je souhaite qu'on engage avec les partenaires sociaux dès qu'ils seront prêts à le faire là ils vont continuer demain de s'opposer mais on les invite à se réengager très vite avec nous pour qu'on est dans toutes les branches qui sont en dessous du minimum légal pour leur salaire minimum, parce que vous avez des tas de branches qui en fait ont continuent à payer les gens en dessous du SMIC légal.
Marie-Sophie : Là vous nous parlez des partenaires sociaux. Avec quels partenaires politiques vous allez avancer sur ces sujets ?
Macron : La main est tendue, tous ceux qui sont prêts à avancer sur ces sujets concrets pour nos compatriotes. Donc je leur dis, "Allons travailler pour maintenant très vite pour trouver une réponse dans tous ces métiers qui sont insuffisamment payés, qui sont souvent les métiers de première et deuxième ligne dont on a eu besoin pendant la période covid, et qui continuent à avoir des salaires minimums dans leur branches qui sont inférieurs au minimum légal", et on doit accélérer enclencher les choses.
Deuxième élément, on doit travailler les carrières. C'est pas une loi qui changera les carrières, parce qu'on n'est pas une économie administrée, mais il faut remettre sur le terrain le dialogue social pour que les carrières permettent de mieux gagner sa vie. Vous savez, on est l'un des pays où le salaire minimum est des plus élevés en Europe, mais le salaire médian, c'est-à-dire le salaire en dessous duquel il y a la moitié des gens au-dessus duquel il y a l'autre moitié des travailleurs, c'est l'un des plus proches du salaire minimum en Europe, ce qui fait que les carrières sont écrasées dans notre pays. C'est un peu désespérant pour beaucoup de nos compatriotes. Alors, on a trouvé des réponses. On a enlevé, comme vous le savez, des cotisations sociales, j'ai les imp?ts sur les heures supplémentaires, mais il faut qu'on travaille des carrières dans notre pays pour permettre de se dire 45, 50, 55 ans. Je vais voir un progrès, soit je pourrais changer de secteur et avoir un métier qui ne me casse plus le dos, soit au moins je serai mieux payé et j'aurai des taches qui reconnaissent mieux les choses. ?a c'est du dialogue social et c'est indispensable.
Julian : Est-ce que pour cette réforme, Monsieur le Président, c'est Elisabeth Borne qui sera le Premier Ministre ?
Macron : Alors, attendez, je vais revenir sur le champs politique. Je voudrais finir sur le fond, sur le travail, c'est un sujet essentiel.
On a commencé les assises du travail mais il faut le rendre plus concret, donc moi je veux réengager avec les partenaires sociaux très vite sur tous ces sujets.
Marie-Sophie : à quelle échéance ?
Macron : Là ! Il faut les préparer dans les prochaines semaines, donnons-nous les trois semaines, euh, un mois pour définir ces objets et la méthode, et engager… mais il ne faut pas des grandes discussions et des grandes messes. Discussions concrètes, on est tous autour de la table.
Marie-Sophie : Vous avez commencé à appeler les syndicats ?
Macron : Ils vont manifester demain, je respecte cette manifestation, je les engage. Mais derrière ?a il y a le sens du travail. Moi je suis frappé et c'est pour ?a que je le dis avec, il faut beaucoup de bienveillance et de, d'attention et de patience. On a eu des manifestants qui ont dit ? nous on veut, c'est pas la retraite le problème, on veut plus travailler du tout ?. Parce qu'il y a eu, et on a cette crise dans beaucoup de pays occidentaux, on a beaucoup aidé au moment du Covid. Et donc tout c'est un peu déréglé les référentiels – c'est aussi pour ?a que c'est plus dur de convaincre, il faut de la responsabilité parce que pendant plusieurs mois on a payé pour ne pas travailler, pour protéger le pays et on a trouvé d'autres équilibres. Et donc le rapport au travail n'est plus le même. Il faut le rebatir et redonner aussi du sens de travail. Donc voilà.
Julian : On vous entend sur les intentions mais avec…
Macron : C'est pas des intentions, ce sont des engagements, la justice de travail.
伊麗莎白·博爾內(nèi)是否仍值得信任?
Julian : … avec quelle priorité, avec quel gouvernement, avec quel premier ministre ? Est-ce que Elisabeth borne a toujours votre confiance ?
Macron : Oui (avec une tone qui monte). J'ai nommé Elisabeth Borne, elle doit ensuite avoir la confiance du Parlement, là aussi nos institutions. Elle a décidé après avoir examiné avec l'ensemble des forces politiques de la majorité et ces ministres pour cette réforme. Le fait que pour qu'elle passe et ne laisse aucune incertitude, elle a souhaité engager la responsabilité de son gouvernement, c'est ?a ce qu'on appelle le 49.3, fameux article. C'est la centième fois qu'on le fait dans notre République, c'est un geste très solennel. Elle a pris ses responsabilités avec son gouvernement et elle a dit au Parlement ? si vous avez une majorité alternative, qu'elle s'exprime ?. Lundi, il a été montré qu'il n'y avait pas de majorité alternative.
Julian : à neuf voix près.
Macron : Oui, mais vous savez, nous sommes en République à une voix près. (Pour trouver l'événement auquel fait référence le président, il faut retourner en 1875, à Versailles, dans la salle du théatre Louis XV. Le 30 janvier précisément, le jour où le mot République est entré dans la Constitution avec l'amendement Wallon.)
Julian : Mais peut-on gouverner pendant 4 ans avec un gouvernement qui n'est pas censuré à neuf voix près ?
Macron : Je crois, avec beaucoup de volonté. Parce que d'abord ?a montre une chose,même à un moment d'incandescence politique, il n'y a pas de majorité alternative. Ensuite…
Marie-Sophie : Et donc Elisabeth Borne, pardon, je reviens sur la Première Ministre, lle a votre confiance est-ce qu'elle l'a durablement, pour plusieurs semaines, pour plusieurs mois ?
Macron : Alors elle l'a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale et ce que je lui ai demandé sur la base de ce que je viens de vous dire et aussi du cap des priorités, on y reviendra je pense dans le cours de notre discussion, de batir un programme législatif et un programme de gouvernement, en lien avec le président de l'Assemblée et la présidente, la présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat que j'ai vus hier, pour avoir à la fois moins de textes de loi, des textes plus courts, plus clairs, pour aussi changer les choses pour nos compatriotes de manière plus tangible – tout ne passe pas par la loi, et donc dans ce contexte, il faut agir au service de nos priorités, de nos compatriotes, le faire de manière très concrète avec les élus sur le terrain avec les services de l'état, et tout ne passe pas par la loi, on passe trop par la loi dans notre République - et ensuite de batir un programme de gouvernement pour que les choses soient plus claires et ambitieuses et apaisantes. Et dans ce contexte là, le mandat que je lui ai donné, c'est de continuer à élargir cette majorité autant qu'elle le pourra, avec les femmes et les hommes de bonne volonté, qui, de droite, de gauche ou sur le c?té de l'écologie, sont prêts sur les priorités - que j'ai fixées, que je vais vous rappeler, et programme de gouvernement que la première ministre va travailler - à avancer avec elle. Peut-être texte par texte. Je suis pas en train de dire qu'on peut batir aujourd'hui des accords de gouvernement de coalition, on l'a pas fait au début du quinquennat, c'est pas notre tradition politique.
Je suis obligé de regarder de manière très lucide, c'est ce qu'on attendait au début du quinquennat et ce qui n'a pas été fait. Par contre il faut avoir beaucoup d'estimes et de respect pour de nombreux parlementaires, qui sont venus en soutien de son texte, ils étaient pas la totalité d'un parti, c'est pour ?a que je dis que c'est dur de batir des coalitions. Mais il y a des individualités politiques avec leur conviction qui sont prêtes à travailler avec les forces de la majorité. Donc je souhaite que la première ministre puisse batir justement cette élargissement de la majorité dans les semaines à venir et j'espère qu'elle n'y parvient.
Julian : Au-delà de cet assouplissement sur la méthode, pas de changement de Première Ministre, pas de remaniement, avez-vous dit il y a quelques jours, pas de dissolution, pas de référendum, vous ne changez rien à la méthode ?
Macron : La méthode c'est pas tout ce que vous venez dire, ?a ce sont des faits politiques, je suis en train de vous dire, en responsabilité nous devons avancer. On doit apaiser et on doit rebatir un agenda parlementaire et des réformes en réengageant avec les syndicats et toutes les forces politiques qui sont prêtes à le faire.Et donc c'est une méthode qu'on doit réengager.
Mais à c?té de ?a, beaucoup de ces choses-là, nous le faisons depuis il y a un an. C'est d'ailleur pour ?a que tant de textes ont pu passer, décisions ont pu être prises, malgré une majorité relative à l'Assemblée. Texte financier, des textes sur l'énergie extrêmement importante pour notre souvraineté et nos compatriotes, pour ?a aussi qu'on a pu passer des réformes sur l'assurance chomage, pour continuer de mener cette bataille essentielle du plein emploi. Donc oui.
Après, le changement il est dans l'apaisment, la co-construction d'un agenda parlementaire avec les, l'ensemble des forces politiques des deux chambres, et je dirais, être plus engagé sur le terrain pour des réponses plus concrètes et plus rapides à nos compatriotes.
五年任期剩下的四年的計(jì)劃:充分就業(yè)和振興工業(yè),共和秩序,學(xué)校、健康和環(huán)保
Marie-Sophie : Donc après ce qui vient de se passer, vous êtes en train de nous dire que vous n'êtes pas condamné à l'immobilisme ? Il reste 4 ans de mandat, on vient de voir que le plan a été reporté. On entend dire que la loi immigration sera reporté aussi.
Macron : Non, si vous me demandez comment je ferais les prochains mois, je vais vous le dire.
Marie-Sopie : Est-ce que la loi immigration elle arrivera au Sénat la semaine prochaine comme prévu.
Macron : Alors c'est justement ?a c'est l'objet de ce qu'on a décidé hier avec le président du Sénat et la présidente de l'Assemblée. Nous allons réagencer les choses aussi et découper des textes plus courts. Donc, il y aura bien une loi immigration, il y aura sans doute plusieurs textes immigration, et ils arriveront dans les prochaines semaines.
Maintenant, nous n'avons pas le droit pour notre pays à l'arrêt ou à l'immobilisme, nous n'avons pas le droit.
Vous savez beaucoup de nos compatriotes aussi expriment ses peurs parce qu'ils ont ils ont peur du changement, des grands bouleversements : ce monde est inquiétant, on a un sentiment de déclassement parfois. Je l'entends celui-ci aussi quand on dit on a plus de paracétamol, nos services publics sont de plus en plus en difficulté, mais c'est le résultat de quoi ?
Julian : Ce sont les mots utilisés par Edward Philippe : l'immobilisme, c'est l'assurance du déclassement.
Macron : Oui, il était à mes c?tés hier matin avec l'ensemble des responsables de la majorité, pour justement - je menais cette concertation - pour engager tout le monde.
On n'a pas le droit - et c'est d'ailleurs pour cela que j'ai été élu en 2017 et aujourd'hui - mais pourquoi en sommes-nous là ? Parce que pendant des décennies, nous avons habitué le pays à dépenser et à ne plus produire, ou de produire de moins en moins. Nous avons, entre 1980 et 2010, avant même la crise financière, détruit 2 millions d'emplois industriels et continuait à dépenser. Nous avons habitué nos concitoyens à dire ? tout va bien se passer, on a un modèle social formidable et vous aurez de plus en plus de droit et on va de moins en moins produire ?. ?a ne marche pas, c'est un mensonge.
Et donc qu'est-ce qu'on fait depuis 2017 ? On mène cette bataille du plein emploi et de la réindustrialisation,c'est le c?ur de la bataille, cette société du plein emploi. Et on est en train de la réussir collectivement : on est passé 9% de ch?mage à 7% aujourd'hui, les plus de 50 ans dont on parle ces dernières semaines, ils sont à 5% de taux de ch?mage, le plus bas depuis plus de 15 ans.
Et on a le taux de ch?mage des jeunes le plus bas depuis des décennies on a le taux d'activités le plus élevé depuis qu'on le mesure et on réindustrialise on ouvre plus d'usines qu'on enferme, ce qui est une première depuis bien longtemps, on a créé plus, des emplois industriels et on continue d'en créer. C'est le c?ur de la bataille. Et donc ?a, ?a suppose de faire quoi ? D'assumer les choix fiscaux qu'on a faits pour les entreprises.
Si on veut continuer de réindustrialiser, il faut plus de travail et plus de capital, bon, dans notre pays sur notre sol, réindustrialiser des terres qui ont temps souffert : le haut de France que je connais bien, on va y faire un des
bastions des batteries électriques pour notre pays et notre continent; l'est de la France où on va le faire sur l'hydrogène et sur l'énergie vous avez etc etc. Donc, oui, on va continuer à avancer, à marche forcée.
Julian : Pourquoi ce bilan, ces réussites, selon vous, l'emploi, la réindustrialisation, la baisse (Macron : c'est pas selon moi, c'est selon les chiffres) du taux de ch?mage, 7,2% le taux de ch?mage (Macron : exactement), pourquoi les Fran?ais ne le per?oivent pas et pourquoi sont-ils en colère ?
Macron : D'abord - je pense que il faut toujours se méfier quand on dise les Fran?ais - si les Fran?ais ne percevaient absolument pas, étaient totalement en colère, sans doute n'aurais-je pas été réélu il y a moins d'un an ni une majorité relative il y a encore moins longtemps, bon, donc il y a des gens qui sont en colère, ?a veut pas dire que tout est, ?a veut dire, ?a veut pas dire que tout va bien pour tout le monde : il y a des choses qui marchent, faut pas qu'on regarde simplement ce qui ne marche pas. Mais nous venons d'une situation qui est reposée sur une forme d'illusion et donc là, on réengage le pays, se fait son avenir, et donc moi je vais continuer d'avancer sur un cap qui est clair.
Un…?le plein emploi et la réindustrialisation, c'est la France de 2030. Nous devons être, redevenir une grande nation de recherche, d'innovation, de production.
Julian : Sur ce point, pourquoi ne pas l'avoir fait avant la réforme des retraites ? (Macron : mais, on le fait depuis 5 ans !) Vous disiez vraiment en 2019. On peut pas demander aux gens de travailler jusqu'à 64 ans, s'il y a 55 ans ils ont déjà du mal à trouver du boulot.
Macron : On a beaucoup repris ce passage je vais être clair avec vous parce que j'ai le sens justement de la démocratie et du mandat. Quand je m'exprime et que je dis ?a en 2019 on n'a lancé les ordonnances travail que depuis 18 mois - ?a fait 6 ans maintenant qu'elles sont en oeuvre - avec les résultats que vous connaissez. Je m'exprime dans une société qui est à plus de 8% de taux de ch?mage. Le mandat que j'ai en 2017, c'est de créer un système universel des retraites en aucun cas de bouger l'age de départ, parce que le rapport du Conseil d'orientation des retraites et tous les experts disaient ? il y a pas de problème ?.
Après cette expression que tout le monde nous resserre, qu'est-ce qui s'est passé dans notre pays ? Les gens vivaient dans quel monde ? On a eu le covid, on a eu la guerre, on a eu l'inflation. La nation a dépensé des dizaines de milliards d'euros pour protéger, elle a donc construit une dette, qu'on amortit dans le temps. Et les, nos comptes se sont dégradés au moment de la campagne de 2022, la situation est drastiquement différente. Nous avons commencé à gagner la bataille pour le plein emploi en baissant de deux points le taux de ch?mage, nous avons commencé à réindustrialiser - et donc ce à quoi je répondais, comment savoir une réponse, ? parce qu'on a fait tous travail ? - et surtout tous les experts vous disent, ? vous avez un problème de votre système de retraite ?, donc oui, il faut pouvoir avancer l'engager, c'est cohérent. Le mandat que j'ai demandé en 2022 n'était pas celui 2017 parce que le pays n'était pas le même.
Marie-Sophie : Vous nous avez présenté plusieurs chantiers que vous souhaitez lancer dans les mois qui dans les mois qui viennent. Si on essaye d'être concret, quel sera la mesure emblématique…
Macron : écoutez… Non, mais… j'ai jamais… Enfin, la société ?a marche pas avec une mesure emblématique. C'est une cohérence.
Réindustrialisation, plein emploi. La France de 2030, il faut gagner la bataille de l'industrie, des carbonées, ?a sera la clé. Le plein emploi, et donc les textes que nous allons faire passer, pour remettre au travail ceux qui sont de plus loin de l'emploi et réussir tout le volet travail qui va derrière. (Marie-Sophie : le climat?)
Deuxième cap : l'ordre républicain. 200 brigades de gendarmerie, pas besoin de loi pour faire ?a - on va être ouvert partout sur le territoire. Plus de juges, plus de greffiers, pour juger plus vite face à la petite délinquance, réengagée.
Et à c?té de ?a, une loi de programmation militaire - et là ?a fait partie des priorités des prochains mois - pour nos armées et nous protéger. ?a c'est l'ordre Républicain.
Et puis la troisième priorité, c'est les progrès pour mieux vivre : l'école, la santé, l'écologie, c'est ?a les trois priorités. L'école, je veux qu'à la rentrée prochaine, on puisse remplacer du jour au lendemain les profs dans les classes des élèves. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui dans beaucoup de collèges et lycées. (Marie-Sophie : c'est loin d'être le cas.)
La deuxième chose, qu'on réponde dans la ruralité et qu'on améliore - parce qu'on a des baisses défectifs, parfois il faut fermer, on continuera de voir fermer des classes ou des établissements - mais qu'on améliore la réponse avec parfois les écoles, les classes multiniveaux, nos internats ruraux, qu'on réponde aux besoins de la ruralité sur le scolaire.
Qu'on réforme le lycée professionnel, indispensable pour être juste avec nos jeunes pour les amener vers l'emploi, et la formation. (Julian : ?a fait beaucoup de chantiers.) Et vous voyez qu'il y a beaucoup de chantiers, parce qu'on a des immenses ambitions. ?a c'est l'école.
La santé, pour cette année, donner un médecin traitant à nos compatriotes, ils sont 600 000 (Marie-Sophie : d'ici à la fin d'année, c'est la fin de 2023), qui sont en affectation de longue durée - c'est le coeur de la convention médicale de ce que le ministre prépare - qui n'ont pas de médecin traitant et qui sont dans des déserts médicaux, ils sont 600 000 qui sont en affection longue durée ou agées. Et enclencher la réforme qu'on a lancée sur l'h?pital, pour les conditions de travail, pour réengager et les déserts médicaux et l'écologie, dès les prochaines semaines le plan où nous aurons besoin d'avoir un - comme on l'a réussi tous ensemble à gagner la bataille pour la sobriété énergétique - on doit gagner la bataille pour la sobriété en matière d'eau, et donc tous faire une petite part d'effort pour préserver notre eau, mieux réutiliser l'eau de nos réseaux comme l'eau de pluie, changer les usages. L'eau, la forêt, les océans, les transports, le logement, c'est tout ?a l'écologie, c'est des vies concrètes mais il faut accompagner pour une transition juste et durable.
Voilà le cap : le plein emploi la réindustrialisation, l'ordre républicain, et mieux vivre les progrès avec l'école la santé et l'écologie.
總結(jié):是否離人民群眾越來越遠(yuǎn)?馬克龍:改革很難,沒有受到多少幫助,但不后悔。
Julian : Un mot plus personnel pour conclure peut-être, Monsieur le Président, vous avez été élu en 2017 et puis l'an dernier en 2022 avec la promesse d'être le président de tous les Fran?ais et d'être un rassembleur, je crois même que l'un de vos slogans lors de la dernière élection c'était ? Nous tous ?. Aujourd'hui le pays para?t plus fracturé que jamais - on en a parlé, vous l'avez dit vous-même - est-ce que vous avez le sentiment d'avoir raté quelque chose ? Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir perdu la manière de comprendre et de parler aux Fran?ais ?
Macron : Non, je veux vous dire, la réforme que l'on fait est une réforme qui est très difficile. Elle très difficile. On demande un effort aux gens. C'est jamais populaire. On n'est pas concurrencé sur le sens des responsabilités, non plus [je dis pas quoi] on n'est beaucoup aidé.
Julian : Vous dites, à part vous, les autres ne proposent rien ?
Macron : Bah, non, c'est la réalité, c'était ? retirez la réforme ?, ils ont rien… bon. Donc j'assume ce moment, mais j'assume ce moment parce qu'il permet les autres.
Et je pense que ce qu'on a fait quand même ces derniers mois avec le Conseil national de la Fondation, un engagement avec les territoires, c'est ce que je veux continuer. Moi je vois une vitalité quand même sur le terrain, je vois des Fran?aises et des Fran?ais qui sont prêts à s'unir pour avoir une réponse concrète pour l'école, pour la santé, je vois des élus locaux formidables d'engagement, le maire…
Julian : Pas de regret ?
Macron : Je vous l'ai dit, si j'en avais un, c'est de pas réussir à avoir convaincu sur la nécessité de cette réforme, qui me fait pas plaisir, une fois encore.
Mais je ne vis pas de regret moi, je vis de volonté, de ténacité, d'engagement parce que j'aime notre pays, nos compatriotes, et donc je suis à l'oeuvre pour pouvoir faire ce qu'on doit faire, et il y a toujours des moments difficiles qu'il faut assumer. Mais pouvoir surtout jusqu'au bout, les engager toutes et tous pour faire ces transformations, c'est pas des lois tout ce que je vous ai dit la plupart du temps, c'est de l'engagement collectif parce qu'on a tous une part à prendre dans l'avenir du pays. Et quand on parle d'école, d'industrie, de santé de formation d'écologie, quelques jours après la sortie du sixième rapport du GIEC, on a tous une part à donner, c'est ?a ce avec vous. Et donc on va continuer les conseils de la Fondation, on va continuer le travail sur le terrain. C'est aussi ?a cette nouvelle méthode. Là c'est un texte difficile, il arrive là, il faut le faire, mais ?a n'emporte pas tout
Julian : Merci Monsieur le Président.
Macron : Je suis s?r qu'on saura se, s'unir, se réunir pour l'avenir du pays. Dans les coins j'en suis convaincu.
Julian et Marie-Sophie : Merci Monsieur le Président.
Macron : Merci à vous.